En général, quand je pense à l’automne, je pense au début de la fin, à l’entame de l’hiver ; le froid s’installe, les jours raccourcissent. Bon d’accord, je pense aussi aux couleurs orangées des feuilles et des potirons, et aux balades ravissantes en plein bois. Mais ces virées automnales de châtaignes, de noix et de feuilles colorées ne suffisent pas à combler le vide laissé par la fin des matins chaleureux, des soirées à la pleine étoile, de cette profusion d’énergie, de végétations, de vitamines, de chaleur en tout genre. Oui mais. Est-ce qu’au final on ne glamourise pas un peu trop l’été ? Et puis, en fin de compte, combien de fois ai-je déjeuné sur ma terrasse cet été ? Combien de soirées suis-je restée couchée au sol à contempler le ciel étoilé ? Bien moins que je ne l’aurais voulu. Enfin, ce n’est pas si trivial, et surtout, là n’est pas la question !
Non, je voulais vous parler de ce matin, ma virée matinale au bois.
Après une nuit encombrée de cauchemars (c’est Halloween après tout ! Enfin ceux-ci concernaient plutôt une extrapolation de soucis encombrant au sens propre du terme), un petit-déjeuner fade composé de chicoré – j’ai décidé d’arrêter le café, principalement pour raisons environnementales. Je pense que ma santé m’en remerciera mais il faut l’avouer, la chicorée c’est fade à côté du café– je regarde par la fenêtre en essayant d’organiser mes idées « comment vais-je remplir ma journée au mieux ? » Une cuisine qui appelle le rangement, une salle-à-manger devenue no man’s land (ceux qui me connaissent savent que je n’exagère pas), du linge à trier, à ranger, une fatigue accumulée et une petite voix me suppliant d’être indulgente envers moi-même, me ménager car je suis crevée. J’essaie bien de gribouiller quelques dessins (ma botte secrète) mais rien n’y fait, c’est pas la joie !
A moins que… cette lumière dehors ? Je sors le bout du nez et pendant 5 secondes je rêve. De noix ramassées au creux du bois, de sentir ce rayon chaleureux caresser ma peau et me laisser éblouir. Pas besoin de chercher plus loin ! J’ai trouvé une petit vibration, un titillement, un chatouillis, un ‘ti quelque chose qui fait écho. Je ne tergiverse plus, j’harnache le chien, m’habille de brun (j’aime être en harmonie avec mon environnement) et je prends la route du bois.
Tout ça pour dire que ce petit appel à trouver une résonnance bien plus profonde que je ne l’aurais espéré. Parmi ces petits retentissements, il y a un événement que j’aimerais vous partager et qui m’a amené à revoir ma façon d’appréhender l’automne.
Arrivée presqu’en fin de balade, je longe un terril et en un coup d’œil le champ de vision qui s’offre à moi, me fait instantanément pensé à une jungle. Oui une jungle, comme celles que j’ai pu admirer sur Ushuaia Nature ou National Geographic. C’était tout juste si je ne m’attendais pas à voir un petit singe se pendre d’une liane à l’autre, ou même plusieurs singes, tiens ! Je suis à Dour, en Belgique, région tempérée, et ce paysage me fait penser à une jungle de la forêt amazonienne. Alors oui, j’ai une imagination débordante mais je suis aussi une grande fan de documentaire, surtout sur ce sujet. Bref, je me suis arrêtée 2 minutes ou peut-être 10 devant cette nature et j’ai observé. J’ai remarqué à quel point la vie y était foisonnante. Et puis, j’ai voulu observer encore plus, ressentir. J’ai planté mes 2 pieds dans le sol, bien ancrés, j’ai inspiré profondément. Et, tout d’un coup c’est comme si je ne faisais qu’un avec cette nature, je pouvais ressentir toute cette vie autour de moi. Il y régnait une sorte de… magie.
Une belle expérience. Rien de bizaroïde ou transcendantale, simplement un moment magique.
C’est de retour à la maison, que je tombe sur cet article qui a suscité toute ma curiosité. Le Samain (ou Samhain). Magie de Facebokk , ce mot apparait deux fois dans des publications complètement différentes. Rien n’est hasard, même avec le plus froid des réseaux virtuels. Je m’intéresse déjà depuis un petit temps aux rites, légendes et traditions ancestrales. Celle-ci concerne nos régions tempérées justement. L’article (ici) raconte que l’automne est en réalité le début de tout, la germination, la création originelle. Car « le cycle ne commence pas à la naissance visible des choses, mais à la naissance réelle ». Et puis, c’était justement la nouvelle lune hier. Tout ça, sans vraiment y apporter de raisonnement rationnel (c’est un pléonasme) me donne plus de sens, me fait sentir bien là ou je suis, me fait aimer l’automne tout autant que l’été ou le printemps.
Une amie me disait justement il y a quelques jours, après lui avoir expliqué que pour le moment j’avais besoin de dormir plus et sortir moins, que c’est la nature des choses, qu’en cette période nous nous tournons vers nous-même. Le recueillement. Tout ça a du sens. Pour pouvoir célébrer nos ancêtres, nos morts, il est plus facile de les atteindre en se recueillant. Pour faire la place et accueillir la ou les graine(s) à germer de l’année future, il est essentiel de se tourner vers soi, s’écouter, se recueillir.
Je rajouetrais encore une dernière chose, essentielle pour moi : j’aime pouvoir parler de magie avec légerté. Une chose importante peut être légère. Aussi, je conçois l’importance de m’aménager du temps pour méditer tout comme celle de pouvoir rire en toute légerté. Mettre la musique à fond, danser, rire, et célébrer font aussi parties des choses importantes de la vie.