Conte d’Automne : Luiyetu

 

 

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Il y a comme une vague de tristesse, un vent de fragilité, … Un climat froid s’abat sur le village.

Ça pourrait être le début d’un conte.

C’est en tout cas l’histoire qui se raconte, que l’on murmure en cette saison, qui rôde autour de nous tel un loup-garou.

On voudrait fermer la porte, se blottir tout près du feu, s’enivrer de chocolat ou encore de vin chaud pour oublier la bête dont les hurlements s’apparentent au bruit du vent.

Mais il existe une alternative afin de sortir du prisme dualiste: Ou je l’ignore ou le loup me dévore!

Pour autant dire: tout n’est pas paillettes-fleurs-bleues-et-cotillons ou négativité-ambiante-bonjour-dépression, à une caricature près…

 

Comment apprivoiser le loup sans se faire mordre? Comment garder vivant son feu intérieur afin que sa chaleur nous suive là ou nous allons?

Cycle de saisons, roue infinie de vie-mort-vie, rythme de la terre, pour qui peut l’observer est un mouvement perpétuel, un va et vient, un chemin, une tempête, un flot qui nous traverse. De tout temps et en tous lieux, des rites ont ponctué ces cycles. Aujourd’hui endormis, ils sont prêts à resurgir, tapis en nous, intrinsèquement. L’automne nous « àfleure » la peau, nous fragilise dans nos résistances. Plus de sensibilité pour être prêts à percevoir l’indicible, pour être prêts à recevoir un message. Ah? un message, mais quel message?

Il s’agit de bien le regarder en face, le loup, dans les yeux. Juste avec ce que nous sommes et ce qu’il est, une partie de nous. Notre nature profonde et sauvage. Il s’agit bien de l’accepter tel qu’il est et de s’accepter tels que nous sommes, dans nos fragilités. On pense sans doute qu’afficher sa fragilité est dangereux, surtout ne pas la montrer! Se cacher sous une grande cape d’indifférence. C’est un cadeau! en réalité. Et pourtant, on ne nous l’apprend pas. Montrer ses émotions? sa fragilité? La voir en face et en prendre soin. Comme d’un enfant. L’écouter. Panser ses plaies, lui donner le temps de guérir. Et purifier. Les larmes sont des rivières qui purifient nos pensées. Elles coulent comme des torrents de tristesse et d’abandon. Déchirures de nos paupières.

 

C’est le moment de laisser couler, de ritualiser l’au revoir, de dire adieu. Le moment pour laisser partir, et laisser couler la douleur de la séparation, jusque dans notre chair. Laisser monter les émotions mais ne pas les retenir, les laisser filer et disparaitre comme elles sont apparues.

Accueillir, ouvrir la porte au loup, le laisser libre d’entrer à la lueur du feu de bois. S’observer en silence. Puis le suivre d’abord timidement sur le pas de la porte. Ensuite un peu plus loin peut-être. Le laisser nous guider même si la peur nous tenaille le ventre car il fait noir et froid dehors. Perdre pieds, trébucher, reculer, attendre recroquevillés derrière un buisson. Et puis repartir. Dans une course frénétique sans en connaitre la destination, sans en connaître la raison, car c’est insensé, oui, peut-être, mais chercher quand même. Malgré les buissons épineux, les bruits sauvages et les bourrasques, le laisser nous emmener. Nous emmener là, au plus profond du bois, au creux de la forêt, au coeur de nous-mêmes.

Après avoir regardé au fond de ses yeux jaunes opale, derrière les montagnes aux sommets enneigés, au-delà des steppes arides et des marais brumeux, c’est au confin d’une région préservée, secrète et éternelle que le loup nous montre à voir notre nature profonde, le reflet de nous-mêmes dans notre forme la plus brute et la plus nue.

Dans un même instant qui dure peut-être une éternité, la terre nue et riche et le ciel étoilé se fondent l’un dans l’autre, tandis que comme dépouillés de nous-mêmes notre ancienne peau retourne à la terre, baignée des reflets de la lune, ronde et pleine.

Lavés de nos larmes, nous sommes prêts. Les rivières d’émeraudes s’écoulant de nos yeux, ruisselant dans nos mains, ont fait place à un grand vide en nous. Un tout nouvel espace est né. Le vide appelle à se remplir. La vie appelle à le remplir. Ecrire une nouvelle histoire.

C’est le moment d’allumer la flamme, gardienne à travers le temps. C’est la proue de nos voyages. Elle qui guide nos pas.

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~ Bon voyage d’automne ~

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Inspirations / pour aller plus loin:

La tristesse est une émotion qui dit « ok j’ai compris, c’est fini, je suis prêt à passer à autre chose », explications en vidéo par le brillantisime « Et tout le monde s’en fout » sur les émotions

Lecture:

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Musique: Zazie – Adieu Tristesse (merci Caroline pour le partage)

Pour aller plus loin :

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(merci Maryse pour le partage)

Les images que j’ai voulu mettre et que finalement je n’ai pas mis mais qui collent bien et que j’avais envie de mettre quand même:

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