Aller à Amsterdam pour prendre soin de la sorcière en moi

Il y a 2 mois, je planifie ce trip pour me donner une occasion de prendre l’air,

de sortir de mon quotidien,

Dans le premier café où je m’installe, un chat vient se glisser sur mes genoux.

moi qui ai une petite tendance à l’épuisement qu’on nomme « burn out »,

je sais que voyager me donne de la légèreté.

Mais je ne savais pas que j’allais me reconnecter à ma sorcière intérieure. Je l’ai réalisé seulement en rentrant chez moi.

Dans mes bagages, je prends un livre qu’il me tarde de découvrir : « Sorcières: la puissance invaincue des femmes » de Mona Chollet.

Comme à chaque voyage, je cherche à débusquer le « beau » partout où mon cœur et mes pieds m’emportent. Je demande conseil aux personnes en qui j’ai confiance. Et ce « beau » qui fait briller mes yeux, et pétiller mon cœur, croyez-moi n’est pas toujours facile à trouver. Il y a les hordes de touristes, le béton, le froid, la surconsommation, les voitures qui roulent vite etc. MAIS j’ai rencontré quelques pépites, en attestent mon reportage photo : ici

J’ai rencontré deux sorcières.

L’une faisait de jolies choses de ses mains en mettant notamment en valeur des icônes tels que Frida Kahlo et la vierge de Guadaloupe.

L’autre fait vivre un lieu où il fait bon se ravitailler le corps, l’esprit et le cœur. Elle tient un café où vous pourrez y trouver un excellent Chaï, de la bonne musique, une déco chiné dans les meilleures brocantes. J’y ai acheté une carte postale vintage d’un écureuil. Et nous avons échangé sur nos expériences respectives d’apprivoisement d’écureuils.

Sans doute ce n’est pas ce à quoi pensent la plupart des gens quand ils pensent aux sorcières. Laissez-moi vous donner MA définition du mot « sorcière »: Celle qui est reliée à sa magie intérieure et qui crée à partir d’elle.

Voilà ! et bingo, en allant à la rencontre des flammes de ces femmes, je ravive la mienne.

Amsterdam, dit-on, est une ville de liberté, en attestent le quartier rouge et les coffee shops. Quand on le prend d’un point de vue plus vaste, la liberté de faire ce que l’on veut de son corps. La magie d’une sorcière contemporaine a beaucoup avoir avec ça. Le livre que je lis en parle très bien. Nous portons, et je porte, un lourd passé de femmes magiciennes, herboristes, créatrices – et souvent libres – qu’on nommait sorcières, brûlées au bucher. Alors, la peur du jugement quand on est un peu sorcière (et toutes les femmes le sont un peu) est présente jusqu’au creux de nos cellules!

Aller à la rencontre de cette ville, y faire ces rencontres, était pour moi un moyen de retrouver la liberté d’être moi-même, pleinement, une sorcière (comme les autres).

Le deuxième jour, mon cœur était attiré vers le parc botanique à deux pas de mon hôtel. La nature même en ville. J’ai côtoyé de magnifiques cactus et bananiers qui m’ont rappelé ma nature sauvage amoureuse des déserts. Bien que je sois née en Belgique, les cactus m’attirent comme si je les connaissais depuis toujours. Comme si ils appartenaient à ma terre. Malgré ma désolation de voir cette végétation confinée sous serre, j’ai puisé un bon bol de liberté et j’ai voyagé intérieurement grâce à la présence de ces sages végétaux. En terminant ma visite avec la rencontre d’un sequoia dont la douce écorce restera gravée dans ma mémoire. Je retrouve un peu plus confiance et force en mes capacités de « sorcière » (celle qui se relie à sa magie intérieure et la fait briller à l’extérieur).

Ce périple, court mais intense, n’aurait pas eu autant de portée, je crois, si je n’avais pas voyagé seule. C’est, selon moi, un ingrédient clef, en tant que femme, pour se reconnecter à sa source. Vivre des expérience par soi-même, hors de sa zone de confort, à la rencontre du monde et de soi.

Renaître à soi un doux matin d’automne

Recroquevillée, lovée, enroulée telle un renard au creux de la terre, elle émerge. Son corps à nu ne craint pas le froid de ce tendre matin d’automne. Elle renait de ses cendres comme une fée s’éveille d’une larme coulée la veille. Le cœur à vif et à sang. Cru, nue, elle s’entoure de verdure. Rassemble les roses autour d’elle pour en faire un simple manteau. Son orteil se dépose délicatement sur l’herbe fraîche. Si elle pouvait oublier ce qui lui a causé tant de chagrins, elle le ferait. Mais elle ne peut point. De ce doux sanglot récent, elle re-sème la vie. Les couleurs reprennent de plus belle. Son cœur qui s’était déchiré en deux la veille s’ouvre à présent, et de son centre jaillit une gerbe de fleurs émerveillées et scintillantes. La plainte des louves résonnent en elle. De son doux manteau de plumes et de roses, elle sent monter en son cœur la clameur des sœurs sauvages. Fidèles, sincères, uniques, fières. Sœurs louves, sœurs sauvages.

Nulle frontière ne la sépare du règne animal, ni végétal. Si ce n’est que le doute par moment qui l’assaille. Surtout quand vient résonner la chanson des humains. La mélodie des siens, qui lui tarde de retrouver, serrer dans ses bras et faire pétiller ses yeux. Elle se sent happée. Mais la peur se cache non loin de là avec sa vieille amie amertume. M’accepteront ils comme l’un(e) des leurs? Moi qui parle aux plantes et rugit comme une louve à la pleine lune. Moi qui laisse mon corps tranquille dans sa nudité et sa simplicité d’être. Moi qui marche telle une fée sur l’herbe fraîche, dansant entre les gouttes. Accepteront ils mon amour pur, simple et doux, fougueux, sincère et indomptable? Accepteront ils ma part sauvage? Car le sauvage a quitté l’humanité depuis bien longtemps. Domestiqué, sur-domestiqué, embrigadé dans un amour sulfurisé, numérisé, magnétisé, robotisé, travesti, trahi!

Le mot est dit: « trahi ». De cette plaie grande ouverte, elle panse son chagrin. Elle entoure l’humiliation de ses bras, la couve. Elle prend soin de son besoin. Être entourée et reliée. Un frais tapis d’automne la recouvre. Et pendant un instant sa respiration se fait plus lente et devient presqu’imperceptible. Les feuilles la recouvre, la calme, la rassure. Elle se roule dans l’humus, telle une bête sauvage. De plus en plus vigoureusement. Un cri et puis un chant sortent de sa poitrine comme une longue plainte se transformant peu à peu en un chant joyeux, mélodique, joueur et rieur. Elle provoque les perdrix sur le chemin en lisière de forêt. Joue avec le castor et le chien. Retourne à la cabane, fait un feu. Prie, chante, danse, chante, danse, prie, prie. Se calme. Les étoiles renaissent et apparaissent au dessus d’elle.

La voix de la sagesse résonne en elle. Elle sait, elle connait son chemin, son destin. Elle sait ce qui l’attend demain. Mais pour l’heure, le sommeil la happe, l’englobe, la calme, la stabilise. Demain sera demain.

Le remède contre la peur c’est l’amour

Se regarder, sourire et puis s’aimer.

Ce qui sauvera l’humanité c’est l’amour. Ouvrir ses ailes pour que quelqu’un puisse s’y blottir. Ouvrir son cœur pour que quelqu’un puisse y déposer sa main. Ouvrir sa maison pour y faire entrer la douce chaleur printanière et ses rayons lumineux.

Le remède contre la peur c’est l’amour. Et ce qui nourrit l’amour c’est la confiance, l’espoir, les rêves et la joie! Faire vibrer la joie intérieure aux creux de nos profondeurs… en donnant de la nourriture à notre enfant intérieur.

Plus que jamais nous avons besoin d’étoiles dans les yeux. Plus que jamais nous avons besoin de douceur et d’amour. Une maison où l’on chante où l’on rit donne envie de s’y blottir. Et pour pouvoir se déposer et se blottir en soi, en ce monde, faisons résonner la voix de l’enfant intérieur. Celui qui rêve, celui qui chante, qui rit, qui a des rêves à n’en plus finir et de l’espoir à revendre.

L’enfant qui ouvre ses bras à la vie. Je nous souhaite du plus profond du cœur de donner une voix à cet enfant-là.

Donnons-lui de quoi rêver. Donnons-lui de quoi s’ouvrir à la vie, de quoi s’envoler. L’oiseau ouvre ses ailes en se sentant majestueux. Il y croit même si à tout moment le vent peut le faire dévier de sa trajectoire. Un vol majestueux pour un oiseau aventureux. Un vol majestueux est un vol périlleux mais avec confiance.

Trop de confort nous empêche d’avancer. Trop de sécurité nous cloue sur place. Si je sors de chez moi, je risque de …

En Afrique, en Inde et dans bien d’autres contrées colorées du monde, les gens adultes ont conscience qu’ils peuvent mourir demain ou un jour proche. C’est pas dit, mais ça peut. Qui sait, rien n’est sûre. Inchallah, Shanti Shanti, mon ami. La mort accompagne la vie (comme la vie accompagne la mort) et cette conscience les rend bien souvent heureux d’être en vie, prêts à célébrer chaque occasion que la vie offre.
Votre verre est-il à moitié vide ou à moitié plein?

Dans nos sociétés occidentales, les gens adultes se construisent des châteaux de cartes pour lesquels ils développent de hautes technologies de sécurité et de confort. Ce qui le rend anxieux. « Et si mon château s’écroule, et si, et si … ». La mort nous n’y pensons pas, nous n’osons pas. Trop effrayant. Et quand elle frappe à la porte, gare à vous! Serait-ce vrai? Nous ne nous rendions pas compte qu’elle pouvait être si proche. Comment le danger a t il pu franchir le pont levis du château? Nos amis africains, indiens et les autres ont tellement à nous apprendre.

Ce que je veux dire, oui, il n’est jamais trop tard pour rallumer la flamme de l’enfant rêveur que nous sommes. D’oser la vie, d’essayer différemment, d’aller à la rencontre de l’autre. D’ouvrir ses ailes, d’aller à la rencontre de l’inconnu, à la rencontre de ce qui donne des étoiles dans les yeux.

Ouvrons nos ailes, ouvrons nos maison, ouvrons nos cœurs.